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Voilà l'hymne de chair et de tendresse

rivière

Maître Poète
#1
Voilà l’hymne de chair et de tendresse

L’été de mes seize ans, je n’étais encore
qu’une blondinette timide,
ignorante
des jeux de l’amour,

un soir de juillet,
alors que je tentais de m’endormir,
j’ôtai ma nuisette, et mon soutien-gorge
tant la chaleur était étouffante,

le frottement de mes vêtements, et de mon drap
contre mon corps pantelant de sueur
me firent connaître un sentiment
de bien-être inconnu jusqu’alors,

curieuse, j’égarai ma main droite
sur mes seins pigeonnants,
la fis descendre lentement
au creux de mon ventre,

j’explorai d’un doigt timide
la prairie de mon pubis et de mon clitoris,
l’introduisis dans mon vagin,
le descendis languissamment,

je continuai mon incursion
jusqu’à la matrice,
répétai mon geste à l’infini,
tremblotai,

criai, hurlai, bramai le lai de joliesse,
tendis mes seins vers le ciel
si bien que
je parvins à l’apogée de la jouissance.

Voilà donc
l’hymne de chair et de tendresse,
la crucifixion, le motet de vie,
me récriai-je,

je célébrerai dorénavant
la sainteté de la Femme
que nous cachent les mâles !
Je m’arrêtai un temps,

tâtai les rondeurs de ma croupe,
puis réitérai mes gestes sur l’autel du bonheur
et rendis,
fourbue, les armes au matin.

Non loin de moi le Loir coulait, limpide
et calme, comme au premier jour du Monde.
Je vais fais une bonne action,
pensai-je, avant de m’endormir, harassée,

j’irai demain soir
chez mon amie Françoise,
et je lui ferai partager mes découvertes,
elle qui est si friande de nouveautés…


Sophie 839